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17. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Un auteur dramatique, permettez-moi de vous le dire, est un peu un être à part ; il ne ressemble ni au philosophe, ni au moraliste, ni à l’homme politique. […] Armande, lorsqu’elle philosophe comme elle le fait sur le mariage, se plaît surtout aux curiosités malsaines et aux propos scabreux ; elle a perdu la pudeur. […] Molière n’est pas un philosophe : le philosophe, c’est Descartes ; Molière n’est pas un penseur : le penseur, c’est Pascal ; Molière n’est pas un démolisseur comme Voltaire, ni un réformateur comme Rousseau. […] On a grandement raison, en l’étudiant, d’observer cette simplicité qu’il pratiquait lui-même, et qui est la bonne règle ; on fait bien de ne pas raffiner outre mesure, et hors de propos, sur les significations à longue portée et les prétentions quasi sibylliques que des philosophes échauffés attribuent à ses comédies.

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