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60. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Né et élevé dans une classe inférieure, Molière eut l’avantage de connaître la vie bourgeoise par sa propre expérience, et il sut très habilement imiter le langage et les habitudes des gens du peuple. […] Au milieu d’un peuple léger, ils ont pris le poste d’honneur de la pédanterie ; ils confondent la légèreté, aimable qui n’a rien de contraire à la profondeur de l’art, avec cette légèreté superficielle qui est un défaut de l’esprit ainsi que du caractère. […] On pourrait assurément tirer un meilleur parti du penchant que montre le peuple pour cette espèce de pièces ; la plupart des mélodrames sont composés avec une négligence tellement intolérable, que ce sont, si l’on peut s’exprimer ainsi, des productions ; avortées du genre romantique. […] Ils avaient bien raison de combattre en désespérés, car si cette pièce avait réussi, c’en était fait peut-être des saintes unités, et de ce lion goût qui veut que l’on sépare à jamais la peinture des héros de celle des gens du peuple.

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