Le théatre françois, ce théâtre élevé sur les ruines de tous les autres ; ce théâtre, l’objet de l’admiration & de la jalousie de toutes les nations policées ; ce théâtre qui a si bien contribué à porter la langue françoise dans tous les pays où l’on sait lire ; ce théâtre enfin que les peuples instruits veulent voir chez eux, ou qu’ils tâchent d’imiter, est aujourd’hui sacrifié au mauvais goût dans le sein de cette même capitale où il prit naissance, & qu’il couvrit de gloire. […] Le peuple François prodigue l’or & les applaudissements à qui sait lui procurer des plaisirs variés ; témoin l’empressement avec lequel, las de voir toujours les mêmes pieces & les mêmes Acteurs sur nos grands théâtres, il court entendre criailler à l’Ambigu comique, & voir des sauts périlleux chez Nicolet.