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173. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Bien loin de s’indigner, il n’est personne qui songe à s’étonner seulement si l’on critique dans Corneille « l’air d’héroïsme à tout propos », et la « fausse gloire », et « l’emphase du style ». […] Toute superstition, j’y consens, est respectable, et même je reconnais qu’il y en a de touchantes ; à la condition cependant de ne nuire à personne, et moins qu’à tout autre, sans doute, au saint ou au dieu qu’on prétend honorer. […] Presque personne n’a suivi la voie tracée par les premières comédies de Corneille  : la Veuve, la Galerie du Palais, la Place Royale, qui pouvaient mener à la comédie de mœurs. […] Les classiques savent, en outre, la raison de cette fécondité littéraire d’un sujet  : c’est que dans la réalité un même sujet se répète à l’infini, et se transforme indéfiniment, à chaque fois que change la condition des personnes dont les aventures le reproduisent. […] Pour Arnolphe, Molière lui-même a pris soin de nous avertir, en en parlant, « qu’il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en de certaines choses et honnête homme en d’autres. »Ce n’est point d’ailleurs un vieillard, comme il semble qu’on se le représente, et beaucoup de gens se croient jeunes à son âge.

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