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153. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Oui, ma fille, oui, mon fils, je suis Dom Thomas d’Alburci, que le ciel garantit des ondes avec tout l’argent qu’il portoit, & qui, vous ayant tous cru morts durant plus de seize ans, se préparoit, après de longs voyages, à chercher dans l’hymen d’une douce & sage personne, la consolation de quelque nouvelle famille. […] Si c’étoit un époux tel qu’eût été Damon, Passe ; mais c’en est un qui n’en eut que le nom ; Un jeune écervelé qui laisse sa compagne, Et, pour libertiner, va battre la campagne ; Que je ne connois point, car ma sœur, Dieu merci, Ne consultoit personne en tout, comme en ceci ; Un homme qui n’agit que par ses émissaires, Et n’ose se montrer que par ses gens d’affaires ; Qui, lorsqu’on le croit mort, revient, après douze ans, Pour se démarier. […] Je regarde, & je lui demande pourquoi il me retient : il me dit qu’on lui a défendu de laisser entrer personne chez sa maîtresse ; que Chrémès venoit d’y entrer avec Sophrona, & qu’il étoit encore avec elles. […] J’ai entendu nombre de personnes admirer beaucoup les reconnoissances, par la seule raison qu’elles amenent nécessairement des tableaux sur la scene.

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