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129. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Il ne peut, pas plus que Boileau, supporter « ces femmes qui se retranchent toujours fièrement sur leur pruderie, regardent un chacun de haut en bas, et veulent que toutes les plus belles qualités que possèdent les autres ne soient rien en comparaison d’un misérable honneur dont personne ne se soucie382. »II déteste également « ces personnes qui prêtent doucement des charités à tout le monde, ces femmes qui donnent toujours le petit coup de langue en passant, et seraient bien fâchées d’avoir souffert qu’on eût dit du bien du prochain383. »Il veut que, jusque dans sa défense, la vertu attaquée reste douce ; il fait exprimer ce précepte par Elmire, insultée par la lubrique déclaration de Tartuffe : J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sages, Et ne suis pas du tout de ces prudes sauvages, Dont l’honneur est armé de griffes et de dents, Et veut au moindre mot dévisager les gens384. […] Après l’irréparable ruine des charmes du corps, que reste-t-il des grâces du cœur, quand enfin on est réduite à entrer dans la confrérie de celles « qui pensent être les plus vertueuses personnes du monde pourvu qu’elles sauvent les apparences ; qui croient que le péché n’est que dans le scandale396, » Et couvrent de Dieu même, empreint sur leur visage, De leurs honteux plaisirs l’affreux libertinage397 ? […] Enfin, il est impossible d’approuver, même en les acceptant comme typés de satire, des personnes comme la jeune Dorimène du Mariage forcé 413, la Femme de Sganarelle dans le Cocu imaginaire 414, la Martine et la Jacqueline du Médecin malgré lui 415, la Cléanthis d’Amphitryon 416, l’Angélique du Mari confondu 417, qui avait paru déjà dans la Jalousie du Barbouillé 418.

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