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127. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

« Le sixieme volume de l’Encyclopédie venoit de paroître, & j’étois allé35 chercher à la campagne du repos & de la santé, lorsqu’un événement, non moins intéressant par les circonstances que par les personnes, devint l’étonnement & l’entretien du canton. […] Goldoni n’avoit pas été plus scrupuleux : il s’étoit emparé de l’Avare, sans que personne se fût avisé de le trouver mauvais, & l’on n’avoit point imaginé parmi nous d’accuser Moliere ou Corneille de plagiat, pour avoir emprunté tacitement l’idée de quelque piece, ou d’un Auteur Italien, ou du Théâtre Espagnol. […] Il se retire à Milan auprès de Mario, qui lui découvre l’état de son cœur, & lui apprend qu’il souffre en ce moment tous les maux que l’absence d’un objet adoré & l’attente d’un bonheur prochain peuvent faire éprouver à un amant passionné : il n’attend que le retour de cette personne chérie, que le Docteur son pere a demandée & obtenue : elle arrive enfin, & Mario la présente à Lélio. […] Une autre auroit paru effroyable en l’état où elle étoit, car elle n’avoit pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassieres de nuit qui étoient de simple futaine, & sa coeffure étoit une cornette jaune retroussée au haut de sa tête, qui laissoit tomber en désordre ses cheveux sur ses épaules : & cependant, faite comme cela, elle brilloit de mille attraits ; ce n’étoit qu’agréments & que charmes que toute sa personne, &c. » Nous ne rapporterons pas la scene, parceque, dans le premier volume de cet Ouvrage, Chapitre XI du Dialogue, nous l’avons mise à côté de la deuxieme du premier acte du Phormion de Térence dont elle est imitée.

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