Ce sont ces séjours en province, l’étude qu’il faisait des mœurs, des traditions, des caractères et même du langage, des patois de la province, qui permirent à Molière de mettre au théâtre des types si divers de provinciaux, gentilshommes prétentieux comme M. de Sotenville, ou gens de peu, comme l’huissier Loyal de Tartuffe ou les paysannes de Pourceaugnac. […] C’est pourtant en cherchant et en conjecturant ainsi qu’on parviendra peut-être à retrouver (j’en doute après deux siècles) les fragments dispersés des œuvres inédites de Molière, par exemple, de cette comédie inconnue de L’Homme de cour, — son chef-d’œuvre, disait-il, — que la mort ne lui a point permis d’achever. […] Peut-être la célébration du deux centième anniversaire de sa mort appellera-t-elle l’attention sur des recherches nouvelles ; il est permis d’en douter, et cependant ne vient-on pas de découvrir à Montauban, dans un coin du musée, un portrait authentique, dit-on, de Molière, de Molière jeune et courant la France à la tête de l’Illustre Théâtre ? […] Il se trouvait déjà, au surplus, quelques années à peine après son arrivée à Paris, dans une période de calme qui lui permettait de tout oser, de tout espérer. […] Et l’auteur reprend, après Molière, restitue le vrai langage des Précieuses et nous parle de « l’agrément donné entre les deux sœurs (le lavement) ; et de la volupté de l’amour permis (le mariage) ».