L’Ecossoise voudroit s’éloigner de Londres avec son pere : Fabrice lui représente qu’elle ne peut partir sans faire perdre cinq cents guinées à Freeport ; celui-ci répond : Oh ! […] Il répete seul en grondant une partie d’échecs qu’il a perdue : il aime beaucoup sa niece, lui demande d’un ton dur si elle veut être mariée, oui ou non, &, sur sa réponse, lui promet de lui donner un époux : il lui demande encore si elle a fait un choix ; elle dit que non, parcequ’elle est épouvantée par le ton de son oncle. […] Elle les surprend dans le temps qu’ils se peignent tous les chagrins d’un amour traversé ; elle jette feu & flamme contre eux ; elle est furieuse, elle les accable de reproches ; ils se croient perdus. […] Je ne m’étonne plus si depuis six mois il a perdu sa belle humeur ; il ne chante plus. […] Par conséquent ne perdons jamais de vue le double but de la comédie, qui est d’instruire en divertissant, & tâchons, en imitant Moliere, le meilleur des imitateurs, l’imitateur de la nature, tâchons, dis-je, de nous former un empire sur la scene entre lui & Regnard.