La noblesse et le choix des termes, et des expressions, la netteté, la concision, sont des principes que je tâche de ne point perdre de vue, comme les moyens les plus assurés d’attacher le Lecteur. […] Ce qui fait bien connaître que le Théâtre Comique était alors négligé ; et que l’on était fatigué de mauvais ouvrages avant Molière, comme nous l’avons été après l’avoir perdu . […] On trouve presque toujours au spectacle les rôles mal distribués : des voix ingrates qui ne peuvent fournir dans les mouvements ; de glapissantes, dès qu’elles s’élèvent ; de faibles, qui ne se font point entendre ; de trop claires, qui n’imposent point, et qui ne peuvent varier dans la passion ; des Acteurs qui sans raison précipitent leur voix, par hémistiche, et qui font perdre la moitié de ce qu’ils disent : Défaut qui s’est glissé au Théâtre depuis quelques années. […] Mais plus, il n’y a pas un an que le Roi eut occasion de dire qu’il avait perdu deux hommes qu’il ne recouvrerait jamais, Molière et Lulli.