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20. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

« Ces pendardes-là, avec leur pommade, ont, je pense, envie de me ruiner. […] L’opinion d’Alceste, c’est la première protestation violente contre la recherche du style, et si nous voulons savoir ce que pense Molière en cette matière, ce n’est point là que nous l’apprendrons. […] Pensez-vous qu’un nom grec donne plus de poids à vos raisons, et ne trouveriez-vous pas qu’il fût aussi beau de dire l’exposition du sujet que la protase, le nœud que l’épitase, et le dénouement que la péripétie. […] Du moins, n’en viendra-t-elle jamais jusqu’à déclarer plus tard à son amant, comme Angélique à Clitandre : « Pensez-vous qu’on soit capable d’aimer de certains maris qu’il y a ? […] Qu’Elmire, cessant de penser, de vouloir par elle-même, d’obéir à son honnête naturel, laisse se substituer à sa propre conscience celle du directeur : elle tombera bientôt dans l’adultère, avec cette consolation, il est vrai, d’être la maîtresse d’un homme d’une dévotion extrême, qui s’est chargé de son plaisir en même temps que de son salut.

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