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76. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Nulle part, dans aucune langue, on ne trouverait en effet tant de puissance unie à tant de bon sens, une pondération telle, une telle mesure jointe à une telle profondeur de pensée, une justesse de ton aussi profonde, une précision, une clarté, une harmonie aussi étonnantes. […] Liberté de la gravelure, interdiction de la pensée profonde : le programme des censeurs fut le même toujours. […] Quel contraste les idées vraies, solides, humaines, que Molière met dans la bouche de son Cléante, forment avec les dilutions de pensées dont se nourrit, ou plutôt dont meurt notre pays ! […] Mais imiter, mais vêtir à l’allemande, à l’espagnole ou à l’italienne la pensée française, c’était une autre espèce d’apostasie. […] En rappelant ce souvenir, je n’ai pas la pensée d’obscurcir la gloire du père de la Comédie-Française, je tiens à dire simplement que le ridicule qu’on donne aux Limousins est la meilleure preuve de la délicatesse de leur goût et de la sûreté de leur jugement.

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