/ 134
14. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

On dira que ces peintures-là ne produisent pas un grand effet sur les mœurs : en de tels sujets, le jugement du spectateur, comme celui de l’auteur, est fixé d’avance, et l’un et l’autre ont naturellement un sens du bien et du mal, qui décide leur préférence et leur mépris. Mais quand il peint les grands vices, se contente-t-il de les condamner dans ce qu’ils ont d’évidemment condamnable, et d’exprimer la morale du code ; ou bien son esprit profond sait-il joindre à cette peinture des traits qui prouvent qu’il les hait plus vigoureusement que le vulgaire, et qu’il veut qu’on en soit choqué, non-seulement dans leur développement monstrueux, mais encore dans leur naissance imperceptible et dans leurs conséquences éloignées, presque indifférentes à tout autre qu’au véritable homme de bien ? […] Dans ces peintures, son influence sur les spectateurs est évidemment utile, parce qu’il ajoute au tableau artistique des vices le tableau plus instructif de leur enchaînement et de leurs conséquences. […]   … Notre roi n’est pas un monarque en peinture :   Il sait faire obéir les plus grands de l’état,   Et je trouve qu’il fait en digne potentat.

/ 134