La Critique de l’École des femmes, disent les personnes difficiles, ou celles qui affectent de l’être, n’est pas une comédie, mais un dialogue ; c’est au lecteur à répondre et à dire : j’ai remarqué dans cet ouvrage des caractères fortement dessinés, et des scènes animées, non seulement par une conversation vive, agréable, mais encore par une gradation de chaleur soutenue jusqu’au dénouement ; j’y ai vu partout la peinture des mœurs du temps : que faut-il de plus dans une pièce, d’un acte surtout, pour mériter d’être appelée une comédie ? […] Nous remarquons, dans ce remerciement, que Molière, dominé par son génie, ne pouvait écrire la moindre bagatelle sans l’animer par le piquant de la comédie, par la peinture des ridicules à la mode. […] Enfin, des beautés sans nombre recueillies chez Térence, chez Cyrano, chez les Italiens : et des basses plaisanteries empruntées de Tabarin, et dénoncées dans ces vers de Boileau : C’est par là que Molière, illustrant ses écrits, Peut-être de son art eût remporté le prix ; Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il n’eût pas fait souvent grimacer ses figures ; Quitté pour le bouffon l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence allié Tabarin ; Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe, Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope.