/ 146
142. (1900) Molière pp. -283

Vous y avez vu peut-être quelques-uns de ces pauvres gens qui sur le théâtre sont Agamemnon, le roi des rois, Henri IV, Richard III ; vous les avez vus le matin, en redingote crasseuse, en casquette honteuse, se glisser vers le petit marché de leur ville pour y marchander un peu de denrées qu’on leur refusait, parce qu’ils n’avaient pas de quoi les payer ! […] Mais si Molière prit en province de bonnes idées comiques, il faut convenir qu’il les paya leur prix : nous avons peu de documents sur sa vie de province, mais, en lisant ses œuvres, nous trouvons bien des traits de lumière sur ce qu’était alors la province. […] Toutes les misères de cette condition, Molière les a résumées dans un personnage sur lequel nous aurons à revenir, quand nous ferons l’examen de la plus prodigieuse peut-être de ses œuvres, de Dom Juan. — Il les a résumées dans Sganarelle, qui, pour de misérables gages dont il n’est même pas payé, s’associe à tous les crimes d’un gentilhomme qui lui fait horreur.

/ 146