Regnard, célèbre par ses comédies, aurait pu l’être par ses seuls voyages : c’était chez lui un goût dominant qui ne fut pas toujours heureux, mais qui était si vif, qu’éteint parti pour voir la Flandre et la Hollande, il alla, en se laissant toujours entraîner à sa passion, d’abord jusqu’à Hambourg, de Hambourg en Danemark, en Suède, et de Suède jusqu’en Laponie. […] Il conçut pour elle une passion très-vive, et comme elle était sur le point de revenir en France, il s’embarqua avec elle et son mari à Civita-Vecchia, sur une frégate anglaise qui faisait route pour Toulon. […] Démocrite est épris de sa pupille, comme Arnolphe l’est de la sienne; mais qu’il s’en faut que sa passion ait des symptômes aussi violents et aussi expressifs que celle d’Arnolphe ! […] C’est là où Molière excelle à savoir jusqu’où un travers dérange l’esprit, jusqu’où une passion renverse une tête; il va toujours aussi loin que la nature.