Aux raisons les plus sensées par lesquelles il cherche à convaincre Arnolphe qu’il fait fausse route, celui-ci, imitant un passage de Rabelais, répond à Chrysalde à peu près ce que Pantagruel répond à Panurge : « Pressez-moi de me joindre à femme autre que sotte, prêchez, patrocinez jusqu’à la Pentecôte ; vous serez ébahi, quand vous serez au bout, que vous ne m’aurez rien persuadé du tout. » Il part de cette affirmation, qui confirme son aveuglement à l’égard de ses inspirations passionnées, pour se vanter d’avoir adopté une idée que tout homme raisonnable considérerait comme extravagante, honteuse même, celle d’avoir ordonné, dans le petit couvent où il a placé Agnès, d’employer tous les soins « Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait.» […] Nous en avons la preuve dans le passage suivant extrait d’un article écrit sur la Morale de Molière, par M. […] Après avoir cité le passage où Arnolphe essaye trop tard de conquérir l’affection d’Agnès par des paroles amoureuses, M. de Laprade ajoute : « Tout cela est dans la vérité, dans la nature, et peint de main de maître ; mais c’est une nature laide, affligeante, dont le spectacle déprave. […] Il y revient dans le passage suivant : « Il faut avouer (dit Sganarelle à Don Juan) qu’il se met d’étranges folies dans la tête des hommes, et que, pour avoir bien étudié, on est moins sage le plus souvent. […] Ce passage de l’Amphitryon appartient à Molière.