Pour donner une idée de la sévérité des mœurs de cette indigne cabale qui accusait le poète comique d’insulter à la religion, il n’est peut-être pas hors de propos de citer quelques passages de cette scène ; j’aurai soin de choisir je ne dis pas les plus décents, mais ceux qui sont le moins capables d’alarmer la pudeur. […] On pense bien que cette diatribe, tombée aujourd’hui dans un oubli profond, fut reçue avec de grands applaudissements de toute la cabale ; il m’a paru utile, sous plus d’un rapport, d’en faire revivre les principaux passages. […] Le changement le plus remarquable de tous est à coup sûr celui que Molière a fait au dénouement, dans ce fameux passage : Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude. […] Celui-ci relève une expression qui lui paraît impropre, celui-là découvre à la loupe un passage qui n’est pas rigoureusement conforme aux règles de la syntaxe ; cet autre enfin refait un vers qu’il trouve sans harmonie, comme un maître qui corrigerait le thème de son disciple. […] Signalons ici ce passage qui fait tache dans les œuvres d’un grand homme, et qui est si odieux dans la bouche d’un prélat.