Je ferai remarquer que la Relation des fêtes qui, à ce qu’on croit, dans le passage relatif à Tartuffe, fut inspirée, peut-être rédigée par Molière lui-même, dit que le roi « défendit la pièce en public et se priva lui-même de ce plaisir, jusqu’à ce qu’elle fût achevée et examinée ». […] Quant à la charité, qui est de la religion ce que les comédiens n’oublieront jamais, la leur était inépuisable ; il n’était troupe de campagne, si gueuse qu’elle fût, qui ne jouât sa plus belle pièce pour donner sa recette entière aux hospices des villes où elle était de passage. […] Plus vous direz cela d’un ton convaincu, pénétré, plus vous me ferez rire, et si vous ne me faites pas rire dans ce passage, je dis que vous désobligerez Molière. […] Ce n’est pas le même que celui des Précieuses, ni que celui des Femmes savantes ; il y en a toute une gamme, depuis le hé hé de bonne compagnie qui salue au passage les fines railleries du Sicilien, jusqu’au hou hou à ventre déboutonné que soulève le Médecin malgré lui s’enquérant si la matière est louable.