Paul Lacroix, tout en reconnaissant que « nombre de passages obscurs du Panégyrique de l’École des Femmes donneraient lieu à des explications piquantes et à des commentaires assez développés » , déclarait s’être interdit, en publiant la Collection moliéresque, « d’y ajouter des notes là même où elles seraient le plus utiles » . […] Nous en avons scrupuleusement collationné les 90 pages consacrées à « Molière, aux particularités de sa vie, à ses comédies, aux extraits des divers jugements qu’on en a portés, à la suite des acteurs ou actrices les plus célèbres dont la plupart ont été contemporains de Molière », avec le texte préalablement publié par le Mercure, et notre conclusion peut se résumer en ce dilemme : ou Boucher d’Argis est l’auteur des Mémoires de 1738, — ce qui me paraît très probable, puisqu’il collaborait à cette époque au Mercure, — ou il aurait impudemment copié le Mercure, en se bornant à transposer certains passages. […] Or, La Serre, qui cite Mlle Poisson pour le portrait, l’aurait aussi bien citée pour les autres passages de ses Mémoires, qui ont été presque entièrement pillés par le Mercure de 1740. […] Les frères Parfaict, copiant un passage des Mémoires de La Serre, publiés en tête de la belle édition in-4° de 1734, écrivent en 1747 (tome X, page 86) : « La femme d’un des meilleurs comédiens que nous ayons eus (Mlle Poisson, fille de Du Croisy), nous a donné (avant 1734) ce portrait de Molière : « Il n’était ni trop gras ni trop maigre… —, pour tirer des conjectures de leurs mouvemens naturels. » De là à lui attribuer les deux lettres de 1740, dont l’une reproduit ce passage, il y a loin — comme on voit. […] Voici le texte du passage (des Ouvrages de l’esprit) : « Il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon et le barbarisme, et d’écrire purement.