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71. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Rien n’est plus amusant que la scène où les quatre docteurs, réunis pour une consultation, s’entretiennent de leurs mules et parlent de, leurs affaires particulières. […] Il en est de même dans la vie; nous croyons les hommes de génie et même quelquefois les simples particuliers qui nous entourent baptisés par une volonté supérieure ; nous sommes sur le point d’attribuer à l’antique destin cet accord qui existe à nos yeux entre le caractère et le nom et de dire : c’était écrit ! […] Il obtint la bienveillance particulière de Louis XIV. […] « C’est un caractère d’homme tout particulier : il a, comme je vous l’ai dit, cinq ou six commerces avec autant de belles, il leur promet tour à tour de les épouser, suivant qu’il a plus ou moins d’affaires d’argent ; l’une a soin de son équipage, l’autre lui fournit de quoi jouer , celle-ci arrête les parties de son tailleur, celle-là paie les meubles de son appartement, et toutes ses maîtresses sont comme autant de femmes qui lui font un gros revenu. » Le caractère est joli, assurément ? […] Ces gens d’affaires placés entre le roi et la nation pour commettre sur les bourses particulières toutes sortes d’exactions, vraies sangsues gonflées du sang du peuple ; ces loups cerviers d’alors ont été dépeints par Lesage avec une force et une vérité qui ont fait de sa pièce un chef-d’œuvre de notre répertoire comique.

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