Plusieurs sociétés particulières se faisaient un divertissement domestique de jouer la comédie. […] Ce fut alors qu’il changea de nom pour prendre celui de Molière ; peut-être crut-il devoir cet égard à ses parents, peut-être aussi ne fit-il que suivre l’exemple des premiers acteurs de l’Hôtel de Bourgogne, qui avaient au théâtre des noms particuliers, tant pour les rôles sérieux que pour les rôles du bas comique*. […] Ce que ses plus particuliers amis ont remarqué bien des fois. […] « Ce qui était cause de cette inégalité dans ses ouvrages, dont quelques-uns semblent négligés en comparaison des autres, c’est qu’il était obligé d’assujettir son génie à des sujets qu’on lui prescrivait, et de travailler avec une très grande précipitation, soit par les ordres du roi, soit par la nécessité des affaires de sa troupe, sans que son travail le détournât de l’extrême application et des études particulières qu’il faisait sur tous les grands rôles qu’il se donnait dans ses pièces ; jamais homme n’a si bien entré que lui dans ce qui fait le jeu naïf du théâtre. […] Mais il ne se bornait pas seulement à former ses acteurs, il entrait dans toutes leurs affaires, soit générales, soit particulières, il était leur maître et leur camarade, leur ami et leur protecteura, aussi attentif à composer pour eux des rôles qui fissent valoir leurs talentsa, que soigneux d’attirer dans sa troupe des sujets qui pussent la rendre plus célèbre.