Cette passion, dont le platonisme, plus ou moins volontaire de sa part, ne saurait être mis en doute, eut un double effet : elle arracha le poète à sa retraite, à son existence de province, pour le lancer sans espoir de retour dans la lutte dramatique ; elle communiqua, de plus, à sa veine tragique un accent nouveau, particulier, qui prouve quelles traces profondes cet amour avait laissées dans son âme. […] « Par-devant nous, Charles Bizoton, commissaire au Châtelet, est comparu Jean Pitel, sieur de Beauval, demeurant porte de Bussi, paroisse Saint-André-des-Arts ; lequel nous a fait plainte et dit que le nommé Moissi, son jardinier, qu’il a établi dans une maison par lui acquise depuis Pâques dernier au village de Monceaux, paroisse de Clichi, lui est venu rapporter que, la nuit précédente, plusieurs particuliers à lui inconnus étaient venus couper une petite pièce de terre ensemencée de seigle, attenant à son jardin dépendant de la maison, la nuit du vendredi à samedi dernier ; et après avoir coupé ledit seigle, l’auraient enlevé et fait porter nuitamment dans une maison dudit village, quoique ledit seigle ne fût pas encore en maturité.