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119. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Ensuite, comme il fallait nécessairement que ces cinq actes fussent courts, et par conséquent qu’il pressât le mouvement de l’action, il précipite sur la scène les progrès de la passion, mais dans l’intervalle des actes, c’est-à-dire pendant les intermèdes, il fait toujours marcher l’action, et instruit le spectateur par des scènes particulières ; telle est la première du troisième acte, dans laquelle deux femmes de la princesse s’entretiennent de la scène du chant, dont nous venons de parler, et qui s’est passée dans l’entracte ; l’économie dont Molière s’est servi dans cette pièce était doublement nécessaire puisqu’il fallait non seulement amener quelque incident dans les entractes qui augmentât la passion, mais qu’il fallait encore que l’obligation dans laquelle il était de resserrer son action ne fît aucun tort sensible, ni au mouvement naturel de la passion, ni à ses progrès. […] Cet homme de bonne cervelle, Berthold* dont la voix est si belle, Et qu’à le voir on peut juger, Non pas inconstant, mais léger, Comme à lui volontiers on ouvre, Les plus importants lieux du Louvre, La présenta lui-même au roi, Qui (comme ai dit) en bonne foi, Reçut de la susdite affaire, Un plaisir extraordinaire, Audit sieur Berthold témoignant, Qu’un instrument si surprenant, Réjouissait d’une manière, Toute rare et particulière.

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