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99. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

La langue est un peu crue et verte, mais elle est drue et vigoureuse et il y a peu de vers de comédie plus nerveux et pleins que ceux-ci : Quel plus rare parti pourriez-vous souhaiter ? […] Dans un de ces factums, L’auteur, qui était dit-on un curé de Paris, alla jusqu’à demander qu’on brûlât Molière, On reconnaît là ces moyens de discussion qui ont toujours été employés par tous les partis. […] Jean-Jacques Rousseau nous a révélé que, dans le Bourgeois gentilhomme, c’est Dorante, l’écornifleur, qui a l’intérêt puisqu’on se moque de sa dupe, et que Molière est, ici comme toujours, du parti des voleurs. […] C’est se mettre du parti des lâches que de recommander la médiocrité en toutes choses et c’est se mettre du parti des sots que de donner pour règle de conduite de ne jamais faire rire de soi. […] Seulement il’ n’en est pas au premier choc, il en est au centième et il s’est habitué à en prendre son parti, à ne jamais s’en fâcher, et il est devenu le misanthrope intérieur tandis qu’Alceste est encore le misanthrope déployé.

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