/ 211
118. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Sans doute, mais il faut cependant surveiller ses paroles, ses écritures et ses manières, en s’exposant par-là à devenir maniéré, et le mérite est de s’exposer à cela dans le désir de n’être pas un butor. […] Comment voulez-vous qu’Erophile, à qui le manque de parole, les mauvais offices, la fourberie, bien loin de nuire, ont mérité des grâces et des bienfaits de ceux mêmes qu’il a ou manqué de servir ou désobligés, ne présume pas infiniment de soi et de son industrie ?  […] Tu peux hardiment te flatter De ces espérances données ; C’est un crime que d’en douter : Les paroles de Jupiter Sont des arrêts des Destinées. […] Ici elle sent qu’elle va trop vite pour que ce soit vraisemblable et elle se reprend, et lourdement : « C’est vous faire sans doute un assez libre aveu et sur notre pudeur me ménager bien peu ; mais puisque la parole enfin en est lâchée… » Cela est bien pénible. […] Quand Dorine lui dit : « Avez-vous perdu la parole et faut-il qu’en ceci je fasse votre rôle », elle ne sait que répondre : Contre un père absolu que veux-tu que je fasse ?

/ 211