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148. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Plaute, dans quelques-uns de ses prologues, sollicite pour les acteurs la bienveillance des Juges, la faveur du Peuple, tel que celui du Pseudole : dans les autres, il parle pour son intérêt, en exposant aux auditeurs le sujet de la piece ; c’est même sa méthode la plus ordinaire, & celle qu’il a mise en usage dans le prologue des Captifs, du Pænulus, des Menechmes, &c. […] Oronte le Poëte qui lui a donné une comédie à examiner ; elle rit beaucoup, parceque le Poëte ne lui a parlé qu’en chantant. […] Oronte la voudroit en vers : Licandre dit que les comédies sont plus parfaites en prose, parcequ’il n’est pas naturel qu’on y parle en vers, à moins que la scene ne fût au Parnasse, & qu’on n’y fît parler Clio ou l’amoureuse Erato avec Virgile, le Tasse ou lui. […] Le prologue est une espece d’enfant perdu qu’on envoie reconnoître l’ennemi, & qui souvent en essuie le premier feu ; ou, pour parler plus clairement, c’est un petit ouvrage que l’on fait précéder la comédie, dans lequel un Auteur cherche à se rendre favorable le parterre. […] Il parle juste : son raisonnement me détermine.

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