La comédie des Femmes savantes est une des pièces où la plupart des acteurs affectent le plus de mettre de l’esprit ; comme si l’auteur n’y en avait pas mis assez, et comme si, en la composant, il ne leur avait pas dit, à chaque page, à chaque vers, je ne vous demande que d’ouvrir la bouche et de laisser échapper ce que j’écris : par exemple, que doit faire Chrysale pour rendre avec fidélité et comiquement les diverses nuances qui s’allient au fond de son personnage ; pour se montrer d’abord bien en opposition avec le caractère de Philaminte ; pour être ensuite tour à tour un mortel paisible, un homme de bon sens, un mari tremblant devant sa femme, enfin, un père de famille fier d’une autorité dont il ne sait pas se servir ?