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104. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Lorsqu’il écrivait ces six vers et bien d’autres pareils, Molière n’en était pas encore au point où il en vint plus tard ; il n’eût pas encore pu écrire cette fameuse page du Misanthrope : Ce style figuré, dont on fait vanité, Sort du bon caractère et de la vérité; Ce n’est que jeu de mots, qu’affectation pure, Et ce n’est point ainsi que parle la nature. […] Cette page renferme le principe de sa poétique, et, s’il faut en dire notre pensée, quoique jeté en l’air dans une scène de comédie, il est digne d’un examen attentif autant que les théories de Boileau, plus doctement exposées. […] À peu près tout ce qui, dans son cours de littérature dramatique, est relatif à la France, pèche par là ; mais nulle part ce défaut n’est plus saillant que dans les pages singulières qu’il consacre au Misanthrope. […] Aristophane, dont l’âme, au dire de Platon, était le sanctuaire des grâces, nous le prouve à chaque page. […] Chacune de ces œuvres porte quelque part, sur la première page ou sur la dernière, la marque d’une violence faite au génie de l’humanité par un dogmatisme étroit et oppresseur.

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