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96. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Le comédien traqué, et pour ainsi dire proscrit de la capitale par un terrible prêtre, plus puissant que les amis que Molière pouvait avoir déjà, par son père, à la Cour, n’a-t-il pas dû, dès lors, se documenter sur son persécuteur ? […] Et les gens du XVIIe siècle, qui nous indiquent ces « clefs » du Tartufe, sont aussi peu suspects que possible, et appartenaient à des partis religieux diflerens : c’est le Père jésuite Rapin, ami et « domestique » de Lamoignon, c’est le janséniste Des Lyons, ami de Nicole et de Port-Royal. […] Patrocle, gentilhomme de grande vertu qui a laissé une bonne odeur de vie par ses bons exemples. » La date (1612) empêche que ce Patrocle ait été autre chose (juste père ou le frère aîné du trop crédule mari de la réelle Angélique; mais dans la Compagnie du Saint-Sacrement, les dynasties ne sont pas rares : plus d’une fois nous voyons les fils ou les cadets s’y enrôler après leurs pareils ou leurs aînés. […] Un des premiers membres de la Compagnie du Saint-Sacrement, le père de son historien, « M. d’Argenson, conseiller ordinaire du Roy en son Conseil d’Etat, » écrivant en l’année 1640, « pendant sa prison au château de Milan, » un édifiant traité de la Sagesse, remarque qu’il s’élève parfois « entre les personnes pieuses, une diversité d’opinions » si chaleureuse qu’elle produit entre elles de « mauvaises émulations » et des « jalousies »implacables.

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