Jean-Baptiste Poquelin (c’est le nom de son père ; sa mère avait nom Marie Cressé) est un enfant de Paris, du Paris plein de bruit, de tumulte et de chansons. La tradition, qui a souvent raison, parce qu’elle représente un consentement populaire, a fait naître le père excellent de la comédie au beau milieu des halles, qui représentaient un monde à part dans les passions de la grande ville. […] C’est pourquoi, respectant la tradition, nous laisserons le berceau de Molière à l’ombre intelligente du pilier des halles, et dans la boutique de son père, valet de chambre-tapissier du roi. […] Ces Béjart, assez mal gardés, avaient pour père un procureur au Châtelet. […] C’était déjà, parmi Messieurs les poètes et les comédiens, la mode (il fallait bien rassurer les pères de famille) de prendre un nom de comédie, et le fils de Poquelin, avant de débuter (1645), s’appelle Molière.