» Puis, après cette boutade arrachée à son bon sens par les visions de deux folles achevées, il ajoute, avec la dignité de l’honnête homme et du père : « Le mariage est une chose sacrée, et c’est faire en honnêtes gens que de débuter par là497. » Chacun a dans la mémoire l’excellente scène où Clitandre ne peut venir à bout de persuader à Bélise que ce n’est ni à elle ni à sa pudeur qu’il en veut498 et ce personnage burlesque est la plus juste critique du parfait amour, par lequel beaucoup de femmes essaient de se tromper elles-mêmes et d’excuser des liaisons destinées nécessairement à aller plus loin. […] Ce lien honnête seul peut satisfaire l’amour vrai sans blesser le respect et la pudeur qui en sont un caractère essentiel512 ce lien honnête seul peut assurer l’avenir des enfants, pour lesquels il n’y a que honte et malheur sans père et sans mère513 ; ce lien honnête enfin seul peut fonder l’estime et d’échange de devoirs qui constitue la famille, et par suite la société. […] Qui donc aurait le dévouement de considérer comme une obligation le salut de la fille, du père, de la fortune ? […] De là viennent les soins, les soucis, les misères, Les fils déshérités par le courroux des pères…517.