Qu’elle ait pour eux ce cœur filial, toujours soumis et toujours aimant, qui fait dire à Mariane, quand elle découvre le père qu’elle n’a jamais connu, ce mot si touchant : « C’est vous que ma mère a tant pleuré349 ? […] Quand le fils d’Orgon, outré de tant de scélératesse et emporté par la fougue de son âge, veut tout révéler au père, elle dit : Non, Damis ; il suffit qu’il se rende plus sage, Et tâche à mériter la grâce où je m’engage. […] Enfin, quand elle voit tous ses efforts sur le point d’échouer, c’est elle-même qui se décide à éclairer le père pris pour dupe et l’époux outragé ; c’est l’épouse, c’est la mère par amour et par devoir, sinon par nature, qui se chargera de cette tâche, et qui se sentira assez inattaquable pour offrir au chef de famille le spectacle des attaques dont elle est l’objet. […] Elle sera, comme Mme Jourdain, avec plus de grâce et d’esprit si elle peut, la mère de famille qui veille à tout, môme quand le père oublie son devoir et quitte son rôle de chef respecté372. […] Remarquer particulièrement le mot à Angélique à son oncle Béralde, quand celui-ci veut faire jouer à Argan le premier personnage dans la Cérémonie du Malade imaginaire : « Mais, mon oncle, il me semble que vous vous jouez un peu beaucoup de mon père » (act.