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259. (1900) Molière pp. -283

On dirait vraiment, quand on sonde bien une grande œuvre comique, Tartuffe ou Turcaret, que l’esprit qu’ils sèment à profusion dans leurs ouvrages, cet esprit qui ne nous corrige pas toujours mais du moins toujours nous console et nous venge, ne leur sert à eux de rien, pas même à adoucir le regret cuisant qu’ils éprouvent de ne pas voir les hommes meilleurs. […] Et depuis, combien d’autres ouvrages qui, représentant des mœurs trop étrangères aux nôtres, pour n’être point passés de mode au théâtre, ont cependant gardé pour le lecteur attentif leur force et leur profondeur ! […] La comédie seule, dans ce dépérissement de l’imagination et dans cette décadence de la poésie, nous donne encore, çà et là, des ouvrages d’où le grand style et l’invention forte n’ont point tout à fait disparu. […] Cet intérêt consistera dans l’étrangeté même des mœurs qui sont le fonds de leurs ouvrages.

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