Marseille n’oubliera pas Belzunce ; Lyon n’a point oublié Jacquard, le pauvre ouvrier qui l’enrichit. […] Occupée d’élargir ses rues, de planter ses quais, d’établir ses trottoirs, de multiplier ses marchés et ses fontaines, absorbée dans le désir bienfaisant de répandre partout la salubrité et la gaîté, toute parée de son bien-être et de sa magnificence, elle sembla un moment oublier sa gloire. […] La reconnaissance ne pouvait manquer, elle se fit jour, mais plus tard : pour être oubliée d’un conseil municipal, la gloire de Molière n’en vivait pas moins dans toutes les âmes5 Bien plus, des écrivains du grand siècle, Molière est peut-être le seul dont le peuple ait gardé la mémoire. […] Et comment le peuple l’aurait-il oublié, lui, l’enfant du peuple, le plus gracieux, le plus charmant des amuseurs, le plus profond, le plus joyeux des philosophes ? […] Et en effet, au moment même où le Conseil Municipal de Paris oubliait Molière, le Roi de Saxe lui consacrait une statue monumentale.