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98. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

vous le pouvez, si cela peut vous plaire, dit l’enfant ; et cette douceur fait qu’il n’ose ; et tout en pestant, et comme si en ne rompant pas de coups l’innocente, il eût fait acte méritoire, il offre la paix ; il consent à pardonner le mal dont il est fauteur ; en retour il demande qu’on l’aime. — Hélas ! […] Et en chemin nous heurtons le jeune Despréaux, qui, déjà, l’air satisfait, s’en va monologuant les vers que cinq jours plus tard il enverra pour étrennes à Molière : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage, Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Enjouer la postérité…… Voilà à peu près comme on peut se figurer la première de l’École des Femmes. […] Cela mit en joie ceux qui, n’étant pas ducs et pairs, n’osaient se frotter au valet de chambre du roi ; et les pièces des Villiers, des Visé, qui font allusion à ce haut fait, invitent clairement à quelque chose de pis. […] L’Impromptu de Versailles, du moins, nous est resté, cet impromptu, où, mettant brave ment les coulisses sur la scène et se livrant tout entier, poitrine ouverte, il fit si rude guerre à ses ennemis, osa parodier ses sacrosaints confrères et proclama, si haut et si fier, la supériorité de son art.

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