L’oserai-je dire ? […] Ce fut le 1er janvier 1663 que Molière reçut de son ami les stances qu’on va lire : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent, avec mépris, Censurer son plus bel ouvrage : Sa charmante naïveté S’en va pour jamais, d’âge en âge, Divertir la postérité. […] C’est que L’École des femmes fit époque comme Le Cid ; c’est que chacun de ces deux ouvrages était en France le premier chef-d’œuvre du genre et de l’auteur ; c’est que tous deux ils eurent un égal succès, comme ils se voient avoir une égale influence, et que par là ils excitèrent également la haine jalouse des beaux esprits qui osaient se croire, ceux-ci les rivaux de Corneille, ceux-là les émules de Molière. […] Jeanne Le Doux, personne qui aimait à obliger son prochain, et Marie Simonet, femme de Hervé de la Tourelle, qui, de concert avec la Le Doux, abusant de la ressemblance qu’elle avait dans ses traits et dans sa taille avec madame Molière, avait osé se livrer, sous ce nom, à M. […] Ce sont là de ces mœurs libres et hardies qu’on n’oserait plus mettre aujourd’hui sur le théâtre.