/ 193
11. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

C’est ce maître absolu que pour auxiliaire Dans l’œuvre qu’il médite ose espérer Molière. […] Puis, lorsque, secondé par une troupe habile Il a fait applaudir et sa verve et son style, Audacieux et franc, comme les novateurs, Il ose de son art aborder les hauteurs. […] Ceux qui devant le roi, forcés de l’applaudir, N’osent pas à la cour montrer leur rage hostile, Esclaves révoltés, l’insultent à la ville ; Les poètes sifflés et les mauvais acteurs, Unis aux courtisans, se font ses détracteurs ; Non contents d’outrager et de nier sa gloire, Ils forgent sur ses mœurs une impudique histoire14 ; Au cœur il est frappé par ceux qu’il persiflait Avec cette arme occulte et lâche, le pamphlet… Mais, le couvrant toujours de son pouvoir suprême, Louis est le vengeur du poète qu’il aime. […] Lève-toi, dis à ceux qui gouvernent la France : « Osez combattre aussi le vice et l’ignorance ; Imitez du grand Roi l’exemple glorieux, Enflammez pour le bien les cœurs ambitieux. […] Toutefois, comme en mainte circonstance le principe du concours des particuliers a été admis par l’administration dans les vues d’intérêt général, j’aime à croire que la ville pourrait accepter, pour être concurremment employé avec les fonds votés par elle, le produit d’une souscription qui aurait été ouverte dans une pensée aussi louable, et j’oserais presque dire aussi parisienne, que celle que vous m’avez fait l’honneur de me soumettre.

/ 193