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116. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

noble enfant du peuple de Paris, De ce siècle si grand un des plus grands esprits, Né de parents obscurs, dans les bruits de la Halle13, Il a dû son bon sens, sa verve originale, A ce contact du peuple, à ces libres instincts, Qui, dans un plus haut rang, trop souvent sont éteints ; D’un esprit sain et fort, d’un cœur plein de droiture, Nul préjugé d’abord n’a faussé sa nature, À l’étude en naissant n’étant point asservi, C’est son propre génie, enfant, qu’il a suivi. […] Deux siècles ont passé ; ses œuvres immortelles Semblent, après ce temps, plus jeunes et plus belles ; Dans l’art qu’il a créé toujours original, Chez aucun peuple encor il n’a trouvé d’égal ; Par ses rivaux vaincus sa gloire est confirmée : Chacun de leurs efforts accroît sa renommée ; Tout a changé, les lois, les usages, le goût ; Il peignit la nature et survécut à tout !

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