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92. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Que de haine et de mépris pour le par terre, applaudissant la Phèdre de Pradon, et sifflant la Phèdre de Racine ; en revanche, quelle éternelle louange à ce roi Louis XIV, qui, de son camp de Flandre, signe l’ordre de laisser représenter Tartuffe, dont il a vu chez lui les trois premiers actes. […] Il avait l’ordre du roi ; aussitôt son théâtre s’illumine, sa troupe est sous les armes, tout Paris, dans ses plus beaux ajustements, accourt à cette fête sans égale parmi les batailles suprêmes de la comédie. […] Le rideau allait se lever, quand arriva l’ordre de M. le premier président de suspendre la représentation de Tartuffe jusqu’à nouvel ordre de S.  […] L’art du comédien, cette poésie du second ordre, avait merveilleusement servi la comédie naissante de Molière. […] Or, cette comédie du Mariage forcé, écrite par ordre du roi, jouée devant Sa Majesté en plein Louvre, et applaudie à son exemple par les plus nobles esprits de ce temps-là, valait à elle seule tous les livres qu’on pouvait écrire en faveur de Descartes.

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