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117. (1802) Études sur Molière pp. -355

Les opinions ou les définitions m’ont paru très variées : je vais donner la mienne, telle que je l’ai risquée dans un mémoire lu à l’Institut : Que faut-il entendre par tradition théâtrale ? […] Un gentilhomme de Grenade a mille aventures que nous supprimons, et qui lui donnent très mauvaise opinion des femmes. […] Dorine dit, j’en conviens, qu’il est … Comme un homme hébété, Depuis que de Tartuffe on le voit entêté ; mais il me semble que l’épithète d’hébété est dictée par l’humeur, par l’exagération, sa compagne favorite, et que celle d’entêté, qui, là, veut dire prévenu, doit régler le jeu de l’acteur ; Elmire ne confirme-t-elle pas mon opinion, en disant : C’est être bien coiffé, bien prévenu de lui ? […] Cette comédie, l’un des chefs-d’œuvre de Molière, fut jouée sans succès au commencement de février ; l’auteur, forcé de la retirer à la septième représentation, ne la fit reparaître que le 9 septembre suivant, deux mois avant George Dandin, donné pour la première fois à Paris, le 9 novembre : c’est donc à tort que plusieurs éditeurs ont placé cette dernière pièce avant L’Avare ; et nous avons pour garant de notre opinion trois gazettes rimées de Robinet. […] La critique à laquelle je viens de répondre est de Bussi Rabutin, et Bret convient qu’il partage son opinion en partie ; c’est au lecteur à prononcer.

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