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18. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Je te donnerai demain deux mille écus d’or pour les lui offrir, & autant pour acheter des pierreries : il n’y a rien que les femmes aiment tant que de se voir parées, & les plus sages même ; & si Camille résiste à cette épreuve, je ne t’importunerai pas davantage. […] Le mari revient de la campagne, conseille à son ami d’employer le secours de la poésie pour rendre Camille sensible ; il offre de faire des vers tendres, sans se douter qu’il auroit à chanter le bonheur de son rival. […] Dans la Nouvelle, Anselme offre de faire des vers pour favoriser les projets de son rival & rendre sa femme plus sensible. […] Croit-on que le trait n’offre pas naturellement un comique propre à tous les temps & à toutes les nations ? […] Nous avons déja dit qu’un poëte, un peintre doivent chercher dans la nature entiere les traits convenables au dessein de leur tableau, & ne pas la peindre comme elle se présente dans un seul objet : nous citons en passant un exemple qui s’offre de lui-même pour venir à l’appui de cette vérité.

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