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67. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

On oublie encore que le xviie  siècle est profondément religieux, et en effet, c’est bien à une époque religieuse que peut se produire une œuvre comme Tartuffe, lorsque la dévotion et la crédulité sont arrivées à leurs dernières limites et que le directeur de conscience a toutes ses aises pour imposer sa domination. […] Il est bien facile, mesdames et messieurs, lorsqu’un homme est entré pour toujours dans la postérité, lorsque deux siècles d’admiration ont passé sur son nom et sur ses ouvrages, il est bien facile, si belles que soient ses œuvres, de leur trouver de nouvelles beautés. […] Pensez donc à ce qu’on aurait dit, à tous les cris que l’on aurait poussés, à toutes les huées dont il aurait été l’objet, s’il avait voulu faire œuvre de penseur et de réformateur ! […] Disons, en passant, que l’œuvre de Mme de Maintenon ne réussit pas d’abord, qu’il y eut de graves mécomptes, qu’il fallut changer plusieurs fois les règles de l’établissement ; tant il est vrai que l’éducation n’est pas toujours pour les femmes un appui et un frein.

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