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110. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Sauf deux ou trois figures de provinciaux burlesques, la province, où il vagabonda pendant douze ans, n’a rien laissé dans son œuvre. Il fit des études, me semble-t-il, très ordinaires ; car, sauf Plaute, Térence et un peu de Lucrèce, rien dans ses œuvres ne montre qu’il ait rien retenu de l’antiquité. […] Il vaut mieux, moralement, que son œuvre, ce qui, je le reconnais, n’est pas beaucoup dire ; mais il y a tant d’auteurs qui, moralement, sont beaucoup au-dessous de leurs œuvres qu’il faut retenir ce trait de Molière et bien s’en souvenir, pour que les sévérités que l’on pourra avoir pour l’œuvre soient maintenues peut-être à l’égard de l’auteur, mais ne noircissent pas l’homme lui-même. […] Il y a. et cela est bien naturel, deux choses immortelles : c’est l’œuvre de Molière et les ridicules qu’elle a fouettés. […] Considérée comme œuvre de polémique elle attaque le goût régnant dans la ville ; considérée en soi elle est une pièce sans sujet.

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