Le caractere dans ce dernier sens n’est donc autre chose qu’une passion dominante qui occupe tout à la fois le cœur & l’esprit ; comme l’ambition, l’amour, la vengeance, dans le tragique ; l’avarice, la vanité, la jalousie, la passion du jeu, dans le comique. […] Il s’agit maintenant, sur notre théatre François particulierement, d’exciter à la vertu, d’inspirer l’horreur du vice, & d’exposer les ridicules : ceux qui l’occupent sont les organes des premiers génies & des hommes les plus célebres de la nation, Corneille, Racine, Moliere, Renard, M. de Voltaire, &c. […] On voit par les fâcheux de Moliere, qu’un fâcheux est un importun qui survient dans un moment intéressant, occupé, où la présence même d’un ami est de trop, & où celle d’un indifférent embarrasse & peut donner de l’humeur, quand elle dure.