Ce que j’ai dit n’en est que le développement; mais la conséquence que j’en tire est fort différents de celle de Rousseau, qui ajoute tout de suite : « En cette occasion, la force de la vertu l’emporte sur l’art du poète. » Un homme qui aurait été d’accord avec lui-même, et qui n’aurait pas eu un paradoxe à soutenir, aurait dit : Rien ne fait mieux voir à la fois et la force de la vertu, et celle du talent de Molière, puis qu’en faisant rire des défauts réels, il fait toujours respecter la vertu,et ne permet pas que le ridicule aille jusqu’à elle. […] Est-ce autre chose, dans cette occasion, qu’un trait d’humeur d’un vieillard jaloux et contrarié? […] C’est l’histoire du Tartufe, et j’aurai plus d’une fois occasion de démontrer que la conception de plusieurs chefs-d’œuvre tient essentiellement à une seule idée, mais qui suppose, comme de raison, la force nécessaire pour l’exécuter. […] Le peuple irrité se jette sur l’imprudent gentilhomme, et le maltraite au point de le mettre en danger de la vie, si Montafer, saisissant en habile coquin l’occasion de jouer une nouvelle scène, plus capable que tout le reste de le faire canoniser par la multitude, ne se jetait au-devant des plus emportés, et ne prenait la défense de son accusateur. […] Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ; Elle n’est qu’un amas de crimes et d’ordures ; Et je vois que le ciel, pour ma punition, Me veut mortifier en cette occasion.