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151. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Ainsi, le génie est forcé de sacrifier sa gloire pour obtenir la protection; et si Molière n’eût pas arrangé des ballets pour la cour, peut-être que le Tartufe n’aurait pas trouvé un protecteur dans Louis XIV. […] Tout ce qui est autour de lui le fait ressortir : sa femme, sa servante Nicole, ses maîtres de danse, de musique, d’armes et de philosophie, le grand-seigneur, son ami, son confident et son débiteur; la dame de qualité dont il est amoureux, le jeune homme qui aime sa fille, et qui ne peut l’obtenir de lui parce qu’il n’est pas gentilhomme, tout sert à mettre en jeu la sottise de ce pauvre bourgeois, qui est presque parvenu à se persuader qu’il est noble, ou du moins à croire qu’il a fait oublier sa naissance, si bien que, quand sa femme lui dit : Descendons-nous tous deux que de bonne bourgeoisie ? […] Il est vrai que, lorsqu’il fut mort, elle parvint à lui obtenir la sépulture; elle demandait même pour lui des autels.

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