Une autre raison l’y oblige encore, c’est que le misanthrope de théâtre, ayant à parler de ce qu’il voit, doit vivre dans le monde et par conséquent tempérer sa droiture et ses manières par quelques-uns de ces égards de mensonge et de fausseté qui composent la politesse et que le monde exige de quiconque y veut être supporté. […] ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… Et vous, en ce moment, qui voulez m’obliger Par la protection d’un parent que j’honore, Que je connais beaucoup, j’ajoute même encore, Digne du noble poste où j’apprends qu’on l’a mis, Gardez-vous, je vous prie, au moins, mes chers amis, De souiller par vos soins la beauté de ma cause. […] Pour moi, qui ne vous ai point dit de vous marier avec moi et que vous avez prise sans consulter mes sentiments, je prétends ne point être obligée de me soumettre en esclave à vos volontés… » Cette fois, elle a raison. […] La comédie est donc obligée d’être art réaliste, et c’est-à-dire, car c’est la définition de l’art réaliste, de peindre les mœurs moyennes, c’est à savoir vérifiables, tout en choisissant les cas qui offrent de l’intérêt. […] Le manège de la coquetterie exige un discernement encore plus fin que celui de la politesse ; car pourvu qu’une femme polie le soit envers tout le monde, elle a toujours assez bien fait ; mais la coquette perdrait bientôt son empire par cette uniformité maladroite ; à force de vouloir obliger tous ses amants, elle les rebuterait tous.