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En 1633, dix-huit mois après la mort de sa première femme, Jean Poquelin acheta sous les piliers des Halles une maison qui fera l’objet d’une notice ultérieure, mais il habita plusieurs années encore la rue Saint-Honoré, comme le prouvent le rôle de taxe que j’ai déjà cité, dressé en 1637, et un acte notarié de la même année18. […] Ouvrons maintenant l’édition de 1682 publiée par Vinot et La Grange, et nous allons comprendre l’inattention dont le vers qui nous occupe et la faute qu’il contient peuvent avoir été l’objet de la part même de Molière. […] Tels furent les premiers objets qui frappèrent sa vue, et dans les gaîtés un peu forcées que lui inspirent si fréquemment les apothicaires et leurs instruments, peut-être convient-il de se rappeler que dans les propriétaires de la maison du père Poquelin ont figuré l’apothicaire amiénois Le Bel, et après 1638 l’apothicaire Le Camus : or — peut-être en ce temps-là — n’aimait-on pas déjà beaucoup son propriétaire et le raillait-on volontiers : le monde est si méchant ! […] LA MONTAGNE Sans doute, et de l’objet qui fait votre destin. […] Du reste nous n’en sommes pas réduits là-dessus aux conjectures ; le témoignage explicite que je vais alléguer me conduit enfin à l’objet principal de la présente note, qui est le tableau de la Comédie française.

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