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111. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

L’édition de 1682, publiée par La Grange, acteur de la troupe de Molière, et par Vinot, ami du poète, a été l’objet des plus vives critiques. On a dit qu’elle fourmillait de fautes d’impression, qu’on y trouvait des vers isolés et sans rime, que l’indication du jeu des acteurs était souvent tronquée, enfin que le texte même de plusieurs pièces avaient subi des corrections, et l’on a signalé comme ayant été l’objet de cette odieuse mutilation, Tartuffe, les Fourberies de Scapin, l’Avare et le Malade imaginaire. […] Remonter aux sources pour éviter les erreurs, et rendre à chacun ce qui lui appartient ; corriger les négligences, sans en faire l’objet d’une dissertation ; suppléer aux oublis de cette foule d’écrivains qui se succèdent en se copiant, par impuissance ou par paresse ; compléter leur travail après l’avoir rectifié : telle est la mission que se donne l’éditeur d’un variorum. […] Ces observations, qu’il me serait trop facile de multiplier, ne portent, il est vrai, que sur des objets de détail ; mais tout ce qui a rapport à l’ensemble des pièces et à l’étude de l’art trouvera sa place dans le commentaire. […] Molière d’ailleurs n’a pu le prendre pour modèle d’un philosophe qui ne débite que des puérilités, puisque Rohault peut être regardé comme un de ceux qui ont le plus contribué à proscrire le galimatias scolastique, et à ramener les sciences à leur véritable objet, l’élude de la nature : on en peut voir la preuve dans son Traité de Physique, encore estimé aujourd’hui malgré les progrès de la science.

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